samedi 17 décembre 2016

QUELQUES ÉCHOS DES LANCIERS AU FIL DU TEMPS PASSÉ 


Je vous livre ici quelques coupures de presse de l'époque , glanées ça et là au fil de mes recherches et qui rappelleront peut être pour nos anciens quelques souvenirs ... Bonnes fêtes de Noël ,

Alexandre Cornieux    

Une distinction bien méritée!
( chevalier du mérite agricole le 23 janvier 1910 )






LE 23 MARS 1925

Une Lancière recouvre la nationalité française ! 

( paru au Journal Officiel le 23 mars1925 )



ÉCHOS DE L’ANNÉE 1939



                                JUILLET 1939 JOURNAL LE PROGRÈS




                                                      JUILLET 1939







                                                  JUILLET 1939









                                                       AOÛT 1939

A cette époque le Conseil municipal se réunissait le dimanche...





                                                        AOÛT 1939



                                                          février 1941











                                                   Novembre 1942





                                                      Mai 1942



                                                       Décembre 1942





                                                      Décembre 1942


                                                 Novembre 1943




                                                     Janvier 1943



                                                        Juin 1943



                         Communiqué de Monsieur Eugène Bonnat Août 1943

                                                     État civil pour Janvier 1943


                                                  Octobre 1943


                                                    Avril 1943

                                                     Janvier 1943

                                                       Août 1944
                                                       Mai 1947
                                                      Août 1944

dimanche 27 novembre 2016

UN PEU DE COURAGE MONSIEUR LE MAIRE! ( ou un trublion sème la zizanie pendant le banquet du maire...)



Ah la politique!
J'avais envie de vous faire partager cet article du Courrier de l'Allier daté du 1er août 1905 où pendant un banquet ( Au Cheval Blanc ) donné par le maire Jamet , un personnage non invité sème le trouble ...
" Vous savez , jaunit le maître à Franchesse , c'est moi qui vous ai fait élire ,eh! bien je vous promets que j’empêcherai votre réélection aux prochaines élections!"
Le maître à Franchesse... Les anciens lanciers ont sûrement trouvé qui était ce" maître", ce personnage puissant d’après les dires , tellement influent que le garde champêtre Giraud *refusera de verbaliser malgré les ordres du premier édile de la commune ... ( le maire n'est-il pas le premier officier de police judiciaire de sa commune ?)

C'est le maître ! Je me rappelle gamin ,de cette expression inhérente à un personnage influent de notre petite commune, craint  mais surtout respecté , qu'utilisait ma grand mère et mon arrière grand mère.. Moi qui croyait que le système féodal était occis depuis longtemps! Mais dans nos petites bourgades , tout va toujours plus lentement.

Alexandre Cornieux ( contact: 03lanciers@gmail.com )







*  Monsieur Giraud ,deuxième en partant de la droite , avec son képi de garde champêtre posant devant la boulangerie de M. Brivet. Au centre , avec son canotier , le facteur ).

dimanche 20 novembre 2016

LA CROIX DE MISSION DE FRANCHESSE 


  
C'est sous l'égide de Simon de Dreux-Brézé ( 1811-1893 ) *, deuxième évêque de Moulins , inquiet du" manque de ferveur chrétienne" que sont organisées des missions dans les villages bourbonnais.
Ces missions , ces retraites spirituelles , étaient ponctuées de processions , de confessions , de messes et de prêches  délivrés par le prédicateur , bien souvent le curé du village et se déroulaient sur plusieurs jours , parfois même une semaine . Au terme des missions étaient érigées des croix commémoratives.

Trois campagnes de mission auront lieu dans le diocèse de Moulins : celles de 1866-1869 , de 1878 , et celle pour finir de 1884-1886.

Cette dernière nous intéresse particulièrement puisque c'est en 1884 que fut érigée la croix de Franchesse.
Construite en pierre de calcaire blanc , de style néo-gothique , cette croix dénote fortement avec l’austérité de la croix du cimetière communal, croix sépulcrale il est vrai , également construite en 1884.
Avec son fût carré , sculpté en arcades aveugles, sa flèche composée de trois piliers surmontée d'élégants chapiteaux ornés de frises et de cordons de billettes ,et sa croix richement décorée supportant un christ en fonte de belle facture , cette œuvre d'allure élancée ne manque pas d’intérêt.

 



Sur le fût , côté sud sont gravés :mission 1884 , Mr SOULIER NMJ curé,Mr LA COUTURE EL , maire en référence à Nicolas Soulier qui fut curé de Franchesse jusqu'en 1919 ,et certainement un excellent prédicateur ( voir mon article : la mésaventure du curé de Franchesse ) et Louis Ernest La Coutûre , maire de Franchesse. ( cf 3 articles sur E. La Coutûre ).






Côté sud , est gravé : A Jésus Christ Les religieux habitants de Franchesse .



Ces quelques mots font sans doute allusion aux courageux habitants et habitantes du bourg qui sauvèrent de la destruction l'église de Franchesse pendant la révolution , la ferveur religieuse n'étant guère plus importante à Franchesse qu'ailleurs .

Érigée sur la petite place de la Poissonnerie , au carrefour des chemins menant à Lurcy le Sauvage ( actuellement Lurcy-Lévis ) , du chemin des fosses , et du chemin menant à Agonges et au Breuil ( commune aujourd'hui disparue ) ,le choix d'implantation de cette croix ne semble pas dû au hasard. Si nous consultons le cadastre napoléonien dressé en 1834 , on peut s'apercevoir qu'à l'endroit même de cette croix existait déjà une croix ou plus vraisemblablement un calvaire :










Parfois malmenée par le passage de quelques charrettes , " chahutée même" par quelque automobiliste un peu trop étourdi , notre belle croix de mission n'a rien perdu de son aspect originel , bien entretenue il est vrai , par les municipalités passées et présentes. Bien au delà de l'aspect religieux , cette croix demeure un patrimoine local précieux , témoin d'une époque révolue. Ne doutons pas que cette croix traversera encore bien des décennies et fera la fierté des Franchessois et attisera la curiosité de quelques promeneurs passionnés d'histoire locale.

Alexandre Cornieux

                                       * Pierre Simon de Dreux-Brézé

Issu de la haute noblesse , fils du marquis de Brézé , grand maître des cérémonies de France sous Louis XVI , il est nommé évêque de Moulins en 1850. On lui doit l'agrandissement de la cathédrale de Moulins dans les années 1860.
Ultramontain , reconnu pour ses qualités de prédicateur , il s’attellera à " redynamiser" les paroisses bourbonnaises.
Photographie Nadar ( archives nationales )
A lire le très instructif livre de Jacques Baudoin , " les croix du Bourbonnais" où l'histoire des croix de notre département nous est racontée , notamment celles de Franchesse ( et d'ailleurs ) :



mardi 15 novembre 2016

IONESCO ET LES POIREAUX  de Franchesse

Tout parent d'élèves a connu , je suppose ces rencontres parents professeurs , rencontres attendues il est vrai , mais aussi redoutées . 
Il y a quelques années , nous nous rendons donc mon épouse et moi même à la rencontre parents professeurs au lycée de Moulins, car le bac approche pour notre progéniture. 
Arrivés là bas , tout semble se dérouler normalement , mathématiques , sciences de la vie et de la terre , rien de catastrophique mais rien d'exceptionnel non plus ,un lycéen normal quoi! 
Arrive la rencontre avec la professeure de philo. A peine installés , cette dernière nous lance : votre fils ne comprend rien à Ionesco, j'ai l'impression de faire la classe à un poireau! Et là dans un silence glacial , je bafouille : Madame , selon vous celui qui ne comprend rien à Rhinocéros de  Ionesco est un poireau? Et elle de me répondre : oui ... des poireaux en nous regardant fixement mon épouse et moi même.. Nous écourtons la rencontre , vexés et dépités.Nous rentrons à la maison , et là une multitude de questions nous vient à l'esprit : avons nous manqué à notre devoir de parent ou pis encore , notre fils est il un ignare ?
 Les mois passent et là vla ti pas que notre unique poireau , pardon notre unique rejeton nous décroche le bac avec une mention assez bien , conforté par une note plus qu'honorable en philo! Depuis l'enfant à décroché d'autres diplômes et continue ses études. 
Parfois , en allant dans mon petit jardin de Franchesse ,pour  ramasser un poireau qui pour les besoins d'une soupe ou d'un gratin , je pense sourire au coin des lèvres à Ionesco ( j'ose l'avouer , je n'aime pas Ionesco non plus ) et à cette charmante professeure de philo..   Madame la professeure de philo , les poireaux de Franchesse vous saluent bien! 

A. C


dimanche 6 novembre 2016

VIGIER , UN LANCIER GROGNARD DE NAPOLÉON


GRENADIER DE NAPOLÉON, D’APRÈS DETAILLE
C'est au lieu-dit "Gouard ", petite locaterie de Franchesse , que naît Jean Vigier , fils de Jean et de Françoise Ravaud le 18 octobre 1781.

Engagé très jeune à 23 ans, le 20 nivôse An XII ( mercredi 11 janvier 1804 ) dans la Grande Armée napoléonienne , il est affecté au 1er bataillon du  54e régiment d'infanterie de ligne comme grenadier sapeur . Dès lors il participera à la plupart des grandes campagnes militaires : au cours des ans XIII ( du 23/9/1804 au 22/9/1805) , XIV ( du 23/9/1805 au 1/1/1806) , 1806 en Allemagne , 1807,1808, au Portugal, 1809,1810,1811,1812,1813, en Espagne , ainsi qu'en 1814 et 1815 en France.

Un certificat établi à Strasbourg , sa ville de garnison signé de la main de son colonel atteste de la valeur du soldat Vigier où on peut lire :
" Jean Vigier a servi avec honneur et bravoure et s'est concilié l'estime de ses chefs et l'amitié de ses camarades."

Ses états de service irréprochables lui vaudront d’être nommé pour la croix de chevalier de la Légion d'Honneur le 29 juillet 1814 . Il est âgé d'à peine 33 ans.
Mais une" coquille"dans son dossier , avec un patronyme écrit " Vigié" au lieu de "Vigier" retardera sa nomination.. et ne recevra sa nomination qu'en 1821.





FORMULE DU SERMENT AU ROI (LOUIS XVIII ) QUE TOUT RÉCIPIENDAIRE SE DEVAIT DE SIGNER (document archives nationales )

Revenu à la vie civile , Jean Vigier s'installe à Augy Bourbonnais*, petite commune située à une dizaine de kilomètres de Franchesse et exercera la fonction de garde champêtre.

Ci dessous , le portail de l'ancienne église d'Augy , hélas détruite, datant du 12e siècle , classé MH.


* Saint Léopardin et Augy bourbonnais , deux communes bien distinctes , ne fusionneront qu'en 1843 pour devenir Saint Léopardin d'Augy , la commune que nous connaissons actuellement.

Jean Vigier , célibataire, s'éteint sans descendance le 24 janvier 1826; il avait 45 ans.


ACTE DE DÉCÈS DE JEAN VIGIER



Il est émouvant de penser que quelque part , dans un petit coin du Bourbonnais , il y a bien longtemps, un modeste garde champêtre, natif de  Franchesse était chevalier de la Légion d'Honneur..

Alexandre Cornieux

lundi 31 octobre 2016

LA CROIX MONUMENTALE DU CIMETIÈRE DE FRANCHESSE



Érigée au centre  du cimetière  communal de Franchesse se dresse une croix monumentale. Édifiée sur un socle pyramidal à trois degrés ,  d'un fût carré flanqué de quatre pilastres ornés de frises ,d'une flèche surmontée d'une croix de style fleurdelisée , l'ensemble ,imposant mais de style épuré toutefois ,ne manque pas d'élégance. L'austérité apparente de l’œuvre semble due à la nature des matériaux utilisés, en l’occurrence la pierre sombre et robuste de Volvic.



Cette croix fut bâtie en 1884 comme en atteste l'année gravée sur le fût, date à laquelle fut inauguré le cimetière (20/7/1884). Le tumulus qui entoure la croix abrite les sépultures des prêtres qui ont officié à Franchesse : Pierre Greneyroux ( 1803-1870 )et Nicolas Soulier ( 1845-1919 ) .A lire: un article très intéressant sur l'histoire du cimetière communal :     le champ rouge sur le site de Franchesse . 
Il est intéressant de noter que le vénérable curé de Franchesse , Pierre Greneyroux , curé de la commune pendant 37 années , est décédé le 7 avril 1870 soit 14 années avant la création du nouveau cimetière .Sa sépulture a donc été déplacée vers le nouveau cimetière, l'ancien lui se trouvant autour de l'église comme il était d'usage à cette époque.

 



A l'arrière de la croix , est gravé à la base d'un pilastre : SALIGNAT sculpteur à Moulins.



Lazare Salignat est né le 14 janvier 1844 à Moulins , rue Sainte Catherine. Le métier de sculpteur  marbrier lui vient peut être de son père lui aussi tailleur de pierres.
On lui doit également l'autel où trône  la statue de Saint Rémi dans l'église de Pierrefitte-sur-Loire dans l'Allier, commune qu'il connaissait certainement bien puisqu'il y avait épousé Catherine Bion , une pierrefittoise ,le 19 novembre 1866.


Lazare Salignat décède le 1er novembre 1884 , jour de Toussaint  à son domicile , rue de Paris à Moulins.Il n'avait que quarante ans.

Affichage de Salignat tombe à Pierrefitte.png en cours...
sépulture de Lazare SALIGNAT à Pierrefite ( Photo aimablement transmise par Louis Delalier )




Il est émouvant de penser que la croix du cimetière de Franchesse est sans doute la dernière œuvre de Lazare Salignat puisqu'il n'y survivra que quelques mois.

J'ai la certitude toutefois que cette œuvre de qualité traversera encore bien des  décennies... 

Alexandre Cornieux

samedi 29 octobre 2016

LA LOUE DE LA SAINT JEAN



 " J'ai été louée à douze ans pour aller travailler à Bouquetraud !"me raconta il y a quelques années non sans émotion , une dame de Franchesse au soir de sa vie . 
J'ai ressenti dans ses propos une certaine amertume teintée de colère aussi.De tels sentiments me semblent bien légitimes  lorsqu' une  gamine de douze ans est arrachée à sa famille pour aller travailler comme domestique dans une ferme avec bien souvent des gens qu'on ne connaît peu ou prou. Ces pratiques d'embauches étaient courantes sur ces terres rurales et uniquement agricoles , ou une fois obtenu son certificat d'études , à peine sortis de l'enfance , jeunes garçons et jeunes filles étaient "loués" dans les fermes des environs .
Chaque année avait lieu à Franchesse sur la place du champ de foire , la loue de la Saint Jean ou loue des domestiques le premier dimanche du mois de juin.Cette foire à l'embauche était la plus importante de la région en raison de son centre entièrement agricole; on y venait de loin ( pour l'époque ) du Cher et de la Nièvre , départements limitrophes , Franchesse géographiquement bien située dans le nord Allier.

Le très sérieux almanach agricole du Bourbonnais mentionne déjà en 1896 la foire de la loue franchessoise :

 Patrons et employés étaient nombreux pour discuter , " du bout de gras" (du montant des gages). Il n'y avait pas de contrat écrit , tout se faisait verbalement , on" topait là" et l'affaire se faisait. Lorsque l'affaire était conclue , le patron donnait en principe " l'épingle " à son domestique, un pièce de 100 sous ( 5 francs ) . J'ai souvenir , mais sans aucune certitude ,d'après un témoignage,  que les jeunes gens et jeunes filles accrochaient sur leur poitrine un morceau de tissu pour signifier qu’ils étaient libres . A Franchesse , la tradition voulait que celui qui était engagé , "loué" accrochait un petit bouquet champêtre à sa boutonnière .
Mais la loue de la Saint Jean était aussi une fête ; il y avait des jeux , la fête foraine , un bal ( le bal musette se tenait à l'auberge du Cheval Blanc ) et des permissions spéciales étaient même accordées aux patrons de cafés pour installer des buvettes supplémentaires.
Mais cette ambiance festive cache ,il faut le dire une dure réalité de cette époque , celle du travail des enfants,dans un monde rural où l'insouciance de l'enfance ne dure vraiment pas longtemps, celle aussi du déchirement engendré par la séparation d'une mère et de son jeune enfant parce que d'un point de vue économique on y était bien obligés et qu'une bouche de moins à nourrir avait son importance.
Ces loues aux domestiques qui prennent naissance au premier quart du XIXe siècles vont perdurer jusque dans les années 1950 dans certaines régions pour disparaître au profit d'une mécanisation de plus en plus présente dans les campagnes , diminuant pour le coup le besoin de main d’œuvre. 



Bourbon l'Archambault la cité thermale toute proche , est aussi un bassin d’emploi non négligeable pour les jeunes filles de nos campagnes. Les beaux hôtels tournent à plein régime et on a besoin de main d’œuvre.  Dès lors de jeunes franchessoises tentent leur chance et vont " faire les saisons " comme on disait autrefois ,comme cette jeune  Bourbonnaise (A droite , Marie D'Hier, mon arrière grand mère )  "posant " sur une carte postale (d'après une photographie de 1907 éditée par Mr Gilté , photographe et imprimeur à Bourbon l'Archambault).  , âgée d'à peine seize ans , née à Franchesse à" la Chevrelle" et qui faisait "les saisons" à Bourbon l'Archambault.



 Remerciements :
Un grand merci à Jacqueline pour ses précieux renseignements..
Chers lecteurs , n'hésitez pas à laisser vos commentaires : contact 03lanciers@gmail.com

Alexandre Cornieux

dimanche 16 octobre 2016


 1916-2016 le centenaire d'une boucherie 

La Grande Guerre en cette année 1916 atteint le paroxysme de l’innommable . La bataille de Verdun ( de février à décembre 1916 ), Douaumont ,Vaux , la bataille de la Somme ( de juillet à novembre 1916 ) Bapaume , Peronne , tous ces lieux et bien d'autres encore gravés dans les mémoires collectives ,  sont là pour nous rappeler l'atrocité des combats. 

Verdun importance stratégique ? A vrai dire pas vraiment . Verdun ne fut qu'un symbole ,  tenir coûte que coûte, l'abnégation de milliers d'hommes emmenés à la boucherie par une poignée de généraux eux mêmes soumis par l'autorité civile à une pression énorme , en un mot l'obligation de résultats. 

Une telle pression , si clairement décrite dans les propos du  chef des armées allemandes qui s'exprime ainsi en 1915: 

" Tous ceux qui critiquent les dispositions d'un général devraient d'abord étudier l'histoire militaire , à moins qu'ils n'aient eux-mêmes pris part à une guerre , à un poste de commandement. J'aimerais voir ces hommes contraints de conduire une bataille .Ils seraient submergés par l'ampleur de la tâche , et quand ils réaliseraient l'incertitude de la situation , et la nature astreignante des demandes énormes qui leur sont faites , ils seraient sans aucun doute plus modestes.Seul le chef du gouvernement , l'homme d’État , qui a pris la décision de la guerre , et ce en pleine conscience , assume un poids égal ou supérieur de responsabilité à celui du commandant en chef. Mais dans ce cas  il est seulement question d'une grande décision , alors que le commandant d'une armée est confronté à des décisions chaque jour et à chaque heure.Il est continuellement responsable du bien-être de centaines de milliers de personnes , et même de nations". 

Erich Ludendorf , 
général en chef des armées allemandes.

D'ailleurs , Les atrocité commises en 1916 seront communes aux deux pays , de la France comme de l'Allemagne. Une seule œuvre suffit à décrire l'horreur des tranchées allemandes , celle du peintre Otto Dix , engagé volontaire à 17 ans comme mitrailleur dans la grande guerre et qui sera quelques années plus tard ,ironie du sort , sous l'Allemagne nazie , écarté de son poste de professeur , menacé de prison et de camp d'internement , arrêté par la Gestapo parce que Hitler considérait sa peinture comme de " l'art dégénéré" :
Der Krieg  ( 1929-1932 ), triptyque exposé au musée de Dresde ( Allemagne )



Côté statistiques , en nombre de morts , on parle de 30 ؊ côté allemand ,  34 ؊  côté français. Comme si , ( cela me semble plus parlant) ,une bourgade de mille âmes perdait d'un coup 34 habitants.
Plus près de nous , à Franchesse , ce ne sont pas moins de 16 hommes qui perdront la vie rien que pour l'année 1916 :








JEAN GORAND  né le 27 juillet 1884 à Saint Plaisir ( Allier). Soldat au 201e RI tué à l'ennemi le 7 mars 1916 à Douaumont (55). Jean était cultivateur à Baffetière. Il avait 32 ans.


JEAN CHATARD né le 4 juin 1871 à Magnet ( Allier ). Soldat au 259e RIT tué à l'ennemi le 18 mars 1916 à Flirey ( 54 ).Jean est inhumé au cimetière de la Carrière de Flirey. Il avait 45 ans.


JEAN MALLET né le 29 avril 1871 à Agonges ( Allier ).Soldat également du 259e RIT. Tué le même jour que Jean Chatard, le 18 mars 1916; il est également inhumé au cimetière de la Carrière de Flirey ( 54 ). Jean était cultivateur; il avait 45 ans.


JEAN GAUVAND né le 12 décembre 1883 à Saint Aubin le Monial ( Allier ).Caporal au 121e RI. Tué  à l'ennemi le 21 mars 1916 dans le bois de Malancourt (54 ) .Jean était cultivateur à Limoise ( Allier ). Il avait 33 ans.


ALBERT FONTENILLE né le 21 mars 1893 à Saint Plaisir ( 03 ).Canonnier au 37e RA ( artillerie ). Tué au champ de bataille le 23 mars 1916 au sud est de Flirey ( 54 ).Cité à l'ordre du régiment, décoré de la croix de guerre.Albert était cultivateur ; il avait 23 ans.



JACQUES POUGNIER ( frère de jean-baptiste et de André morts en 1915 et arrière-grand-père de l'auteur de ce blog) né le 7 décembre 1887 à Saint-Ennemond ( Allier ).Soldat au 121e RI , il décède le 1er avril 1916 à Franchesse ( 03 ) des suite de maladie contractée en service.Jacques était cultivateur aux Barreaux, il avait 29 ans.
Jacques POUGNIER


GUSTAVE GALAMETZ né le 14 février 1896 à Paris ( 10e ).infirmier au 8e SIM . Décédé des suites de maladie contractée en service à l'hôpital temporaire n°78 de Montferrand ( 63 )le 2 juin 1916.Gustave était un enfant de l'Assistance Publique;il était domestique à Franchesse ( 03 ); il avait 20 ans.


JACQUES EMILE BONNEAU né le 13 septembre 1881 à Franchesse . Soldat au 293e RI. Décédé des suite de blessures de guerre à l'hôpital de Vadelaincourt (55 ) le 4 juin 1916.Jacques émile était pâtissier à Roanne ( 42 ) ; il avait 35 ans.


MICHEL AUBOIRON né le 9 décembre 1879 à Franchesse. Soldat au 293e RI. Tué à l'ennemi le 9 juin 1916 devant Verdun (55 ).Michel était cultivateur à Franchesse; il avait 37 ans .


JEAN-BAPTISTE BOUCHON  né le 3 septembre 1886 à Saint-Menoux ( Allier ).Sergent au 35e RIC ( infanterie coloniale ). Tué à l'ennemi le 11 juillet 1916 à Braches ( 80 ).Jean-Baptiste était cultivateur; il avait37 ans.


JEAN-MARIE RAVAUD né le 6 octobre 1896 à Franchesse.Soldat au 415e RI.Disparu au combat aux Eparges ( 55 ) le 17 juillet 1916.Jean-Marie était domestique à Franchesse; il avait 20 ans.


ALPHONSE BRUNET  né le 23 avril 1877 à Cérilly ( allier ) . Sergent au 98e RIT;tué au combat de Verdun ( 55 ) le 25 août  1916 ; Cité à l'ordre du régiment, croix de guerre; Alphonse est inhumé à la Nécropole Nationale de Bellerey ( 55 ).il était domestique à Couleuvre ( allier ); il avait 39 ans.



JEAN-MARIE GILBERT MANGIN né le 15 août 1885 à Franchesse dans le bourg ( sa mère était épicière et son père fabricant d'huile dans le bourg ).Capitaine au 28e BCA ( Chasseurs Alpins ), commandant la 4eme Compagnie , tué à l'ennemi au Bois Reinette, commune de Bouchavesnes ( 80 Somme ) le 5 septembre 1916. Cité à l'ordre de l'armée , croix de guerre avec palme d'argent ,médaille militaire ,chevalier de la Légion d'Honneur le 24 novembre 1916.Gilbert était un ancien élève du Lycée Banville de 1896 à 1904 ( inscrit sur le livre d'or du lycée) ; il était greffier de la justice de paix au tribunal de Dompierre-sur- Besbre ( Allier ) .il est également inscrit sur le monument aux morts de Dompierre . il avait 31 ans.


Le capitaine MANGIN ( 1er rang , 3ème en partant de la gauche) et tous les officiers du 28e BCA en 1915; décoré de  la médaille militaire et de  la croix de guerre palme d'argent, la légion d'Honneur lui sera décernée à titre posthume.




JULES AUFAUVRE Né le 19 avril 1896 à Saint-Hilaire (Allier );Soldat au 81e RI , tué à l'ennemi le 17 octobre 1916 au secteur de La Fille Morte , en Argonne; cité à l'ordre du régiment : "brave et courageux soldat " . décoré de la croix de guerre et de la médaille militaire. Jules était cultivateur à Franchesse; il avait 20 ans.



ANTOINE ROBERT né le 13 octobre 1883 à Besse en Chandesse ( 63 Puy de Dôme ;  son père était garde forestier de cette commune ) . Adjudant au 321e RI; tué à l'ennemi le 24 octobre 1916 devant Douaumont (55 );Citation à l'ordre du Corps d'Armée : "Sous-officier energique et brave au feu;s'est porté courageusement à l'attaque des tranchées ennemies en tête de sa section; Est tombé mortellement frappé d'une balle à la tête en organisant la position qui lui avait été assignée." Décoré de la croix de guerre étoile vermeil et de la médaille militaire.Egalement inscrit sur le monument aux morts de Meillard (03 ) ,Antoine était instituteur adjoint à Franchesse; son épouse Jeanne était également institutrice à l'école des filles à Franchesse ; il avait 33 ans.


CHARLES VIROLET né le 24 juin 1872 à Agonges (Allier ) . Soldat au 298e RI ; tué à l'ennemi le 20 décembre 1916 au Bois Pointu , centre des Seppois ( Alsace );cité à l'odre du régiment : "très bon soldat exposé à un violent bombardement ; s'est maintenu sur les positions dont il avait la garde ".Décoré de le croix de guerre étoile de bronze.Charles avait 44 ans.




Dans moins d'un mois , nous commémorerons l'armistice de 1918. Ayons une pensée pour ces hommes morts pour la France.

En aparté...

 Notre salle des fêtes est en travaux car elle en avait bien besoin. Mais bien avant d'être une salle de distraction , elle était l'école des garçons de notre petite commune et que :
Le 20 mai 1920, nous trouvons cette délibération "le conseil, pour honorer la mémoire de M. ROBERT Antoine, instituteur à Franchesse, adjudant au 321è d'infanterie, mort au champ d'honneur, à la reprise du fort de Douaumont le 24 octobre 1916, décide que l'école publique de garçons de Franchesse s'appellera dorénavant Ecole publique adjudant ROBERT."
Après tout ,  Monsieur le maire , mesdames et messieurs les adjoints et  conseillers municipaux , pourquoi ne pas rebaptiser notre future salle des fêtes salle "Antoine Robert"? C'est peut être le moins que l'on puisse faire...



Alexandre Cornieux
 03lanciers@gmail.com



  10 octobre 1897 : inauguration des nouvelles cloches de l'église de Franchesse par Mgr Dubourg , évêque de Moulins. Auguste René marie...